Par un arrêt du 1er octobre 2008, la Cour de cassation a rappelé que, lors du décès du locataire, le contrat de location était transféré aux descendants qui vivaient avec lui depuis au moins un an à la date du décès (Cass. civ. 3, 1er octobre 2008, n° 07-13.008, FS-P+B
N° Lexbase : A5853EAZ). Ce principe, issu de la loi du 6 juillet 1989 (loi n° 89-462, tendant à améliorer les rapports locatifs
N° Lexbase : L8461AGH), est applicable aux logements appartenant aux organismes d'habitations à loyer modéré à la condition que le bénéficiaire du transfert du contrat remplisse les conditions d'attribution dudit logement. Dans les faits, l'OPAC a donné en location un appartement à Mme G., le bail stipulant que la location n'était pas transmissible par voie de succession, "
sauf s'il s'agit d'un membre de la famille ayant habité le logement pendant une période au moins égale à six mois au moment du décès du preneur". A la suite du décès de la locataire, le preneur a assigné son fils, resté dans les lieux, pour faire constater la résiliation du bail et obtenir son expulsion. La cour d'appel de Paris a rejeté ses demandes. En effet, elle a retenu que la stipulation conventionnelle, plus favorable aux ayants droit du locataire décédé que l'article 14 de la loi de 1989, s'imposait à l'OPAC qui n'était pas fondé à y opposer les dispositions de l'article 40 de cette loi qui ne restreignent que les conditions d'application de l'article 14 au regard des normes d'attribution des logements appartenant aux organismes d'habitations à loyer modéré. Toutefois, la Haute juridiction n'a pas été du même avis. Au visa de l'article 6 du Code civil (
N° Lexbase : L2231ABA), elle a cassé l'arrêt en précisant que les dispositions de l'article 14 de la loi, ainsi que les conditions d'attribution des logements appartenant à l'OPAC, d'ordre public, n'étaient pas destinées à assurer la seule protection des preneurs.
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