Réf. : Projet de loi de finances rectificative n° 3074 pour 2020
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par Laïla Bedja
le 24 Juin 2020
Au regard des conséquences tant sociales qu’économiques, un troisième projet de loi de finances rectificative a été déposé et vient tout à la fois adapter les réponses d’urgence à la crise et soutenir les plus fragiles et secteurs d’activités les plus touchés.
L’article 18 de ce projet de loi regroupe plusieurs aides et notamment une exonération de cotisations patronales, une aide au paiement des cotisations, remise de dettes et plans d’apurement pour les entreprises affectées par la crise sanitaire.
Le I de cet article prévoit ainsi une exonération totale des cotisations patronales prévues par l’article L. 241-13 du Code de la Sécurité sociale (N° Lexbase : L4985LR3), à l’exception des cotisations affectées aux régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires. Quelle période est concernée :
Un décret devra venir préciser les modalités.
Cette disposition sera cumulable avec toute autre exonération totale ou partielle.
Exclusion. Sont exclus de ce dispositif, les employeurs qui, au cours des cinq années précédentes, ont été condamnés au titre d’infractions pour travail dissimulé.
Régularisation. Les employeurs peuvent, jusqu’au 31 octobre 2020, régulariser leurs déclarations sociales afin de bénéficier des exonérations et de l’aide prévus aux I et II sans application des pénalités.
Le projet de loi (art. 18, II) prévoit un crédit égal à 20 % de la masse salariale soumise à cotisations sociales déclarée sur les périodes d’emploi prévues pour l’exonération de cotisations patronales et utilisable pour le paiement de l’ensemble des cotisations et contributions déclarées aux URSSAF en 2020 : sur les dettes antérieures à la période d’emploi visée par le dispositif, sur les cotisations et contributions reportées ou sur celles dues sur les échéances à venir.
Comme pour l’exonération mentionnée ci-dessus, une régularisation est possible et l’employeur pourrait être exclu de ce dispositif en cas de condamnation pour travail dissimulé.
Pour les employeurs de moins de 50 salariés au 1er janvier 2020 qui ne bénéficient pas des dispositifs d’exonération précités, le projet de loi prévoit la possibilité pour ces derniers de solliciter une remise partielle des dettes de cotisations et contributions patronales constituées au titre des périodes d’activité courant du 1er février au 31 mai 2020.
La remise ne pourra excéder 50 % des sommes dues.
Les conditions à réunir sont les suivantes :
Pour les employeurs et les travailleurs indépendants pour lesquels des cotisations et contributions sociales resteraient dues à la date du 30 juin 2020, ces derniers pourraient conclure avec les organismes de recouvrement (URSSAF, MSA…) des plans d’apurement, sans majoration ni pénalités.
Le projet de loi prévoit pour les travailleurs indépendants une mesure exceptionnelle d’exonération de cotisations et contributions personnelles de Sécurité sociale appartenant aux secteurs d’activité touchés, qui prendra la forme d’un montant forfaitaire d’exonération des cotisations et contributions de ces travailleurs indépendants dues au titre de l’année 2020 de niveau variable en fonction du secteur d’activité.
Il prévoit enfin une mesure exceptionnelle d’exonération de cotisations et contributions de sécurité sociale dues par les artistes-auteurs qui prendra la forme d’un montant forfaitaire d’exonération des cotisations et contributions dues par ces assurés au titre de 2020 en fonction de leur niveau de revenu.
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