Aux termes d'un arrêt rendu le 13 juin dernier, la Cour de cassation a condamné une cour d'appel pour fausse application de l'article 1641 du Code civil (
N° Lexbase : L1743AB8), relatif aux vices cachés, au détriment de l'article 1615 (
N° Lexbase : L1715AB7) sur la délivrance (Cass. civ. 1, 13 juin 2006, n° 04-19.665, F-P+B
N° Lexbase : A9416DPG). En l'espèce, une société avait acquis un tracteur d'occasion dont le certificat d'immatriculation indiquait comme date de première mise en circulation, le 24 mars 1993. S'étant aperçu, à l'occasion de réparation, que le véhicule datait en réalité de 1990, l'acquéreur poursuivait le vendeur en résolution de la vente et en paiement de dommages-intérêts. Pour faire droit à cette demande et retenir l'existence de vices cachés, les juges du fond précisaient que l'acquéreur avait cru acheter un véhicule fabriqué depuis 4 ans, et non 7, et qu'il n'avait pu déceler "
ni l'âge exact du véhicule ni son usure prononcée". L'analyse est censurée par la Cour de cassation qui affirme que les éléments "
liés aux mentions erronées du certificat d'immatriculation du tracteur constituaient un défaut de délivrance de la chose vendue et non un vice caché".
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