Le saturnisme est une intoxication hématologique, rénale et neurologique, par le plomb qui pénètre dans l'organisme par les voies respiratoires. Le plus souvent, et c'est le cas de l'arrêt rapporté, la contamination vient des logements anciens et, notamment, des peintures qui, à une époque, étaient composées à base de plomb. En l'espèce, la cour d'appel de Paris, saisie d'un litige lié à une plombémie attrapée dans des logements de la Ville de Paris insalubres et illégalement occupés, a rappelé qu'en cas de dépistage d'un cas de saturnisme, les textes (C. santé publ., art. L. 1334-1
N° Lexbase : L3464HCB à L. 1334-3
N° Lexbase : L3466HCD) imposent à l'Etat une obligation particulière de sécurité ou de prudence. Les faits étaient les suivants : M. et Mme D. occupants sans titre d'un logement insalubre ont été déboutés de toutes leurs demandes de relogement, et ce malgré l'état de santé de leur enfant, mineur, atteint de saturnisme. Ils ont demandé réparation du préjudice subi par ce dernier. Le tribunal de grande instance a fait droit à leur demande en s'appuyant sur l'article 223-1 du Code pénal (
N° Lexbase : L2214AMX) relatif à la mise en danger d'autrui. Le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions a interjeté appel de cette décision puisque, selon lui, les consorts D. avait délibérément placé leur enfant en situation de danger, et l'urgence créée par l'occupation sans droit ni titre des locaux ne génère pas de droits juridiquement protégés. La cour d'appel, tout en rappelant les textes applicables en matière de saturnisme et les obligations en découlant, va confirmer la décision du tribunal en ce qu'elle a retenu la mise en danger d'autrui, et va demander une expertise aux fins d'évaluer le préjudice de l'enfant (CA Paris, 1ère ch., sect. B, 24 février 2006, n° 05/00955, Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions c/ M. Cheickna Doucara
N° Lexbase : A3928DNS).
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