Par un arrêt en manquement rendu le 22 juin 2004 (CJCE, 22 juin 2004, aff. C-439/02 Commission des Communauté européennes/République française
N° Lexbase : A1413DDP), mais publié seulement le 3 août dernier, la CJCE a condamné la France pour n'avoir pas respecté ses obligations communautaires en matière de sécurité maritime. En effet, la directive du Conseil de 1995 (directive 95/21/CE du Conseil, du 19 juin 1995
N° Lexbase : L8222AU3) dans son article 5 §1, impose à chaque Etat membre d'inspecter au moins 25 % du nombre des navires distincts entrés dans ses ports pendant une année civile donnée. Or, la Commission a constaté qu'au cours des années 1999 et 2000, la France n'avait inspecté respectivement que 14,1 % et 12,2 % des navires étrangers distincts entrés dans ses ports et n'avait manifestement pas respecté l'obligation de la directive. Les autorités françaises ont alors invoqué des contraintes liées à la gestion des ressources humaines et à l'organisation de leurs services. Par ailleurs, constatant que pour 2001, seulement 9,63 % des navires entrés dans les ports français ont fait l'objet d'une inspection, la Commission a souligné que non seulement la République française n'avait pas atteint ses objectifs mais que, en outre, le pourcentage d'inspection n'allait qu'en diminuant. En conséquence, la CJCE, en constatant d'une part que la France n'avait pas respecté ses obligations communautaires imposées par la directive du Conseil et, d'autre part en rappelant, selon une jurisprudence constante ( voir notamment CJCE, 7 novembre 2002, aff. C-352/01, Commission/ Royaume d'Espagne
N° Lexbase : A0403A73) qu'un Etat membre ne saurait opposer des dispositions, pratiques ou situations de son ordre juridique interne pour justifier l'absence de mise en oeuvre d'une directive dans le délai prescrit, a considéré que le recours introduit par la Commission était fondé.
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