Le Quotidien du 19 juillet 2021 : Licenciement

[Brèves] Licenciement d’un lanceur d’alerte : précisions sur le régime probatoire

Réf. : Cass. soc., 7 juillet 2021, n° 19-25.754, FS-B (N° Lexbase : A62994YX)

Lecture: 2 min

N8353BYZ

Citer l'article

Créer un lien vers ce contenu

[Brèves] Licenciement d’un lanceur d’alerte : précisions sur le régime probatoire. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/70321650-breves-licenciement-dun-lanceur-dalerte-precisions-sur-le-regime-probatoire
Copier

par Charlotte Moronval

le 16 Juillet 2021

► Lorsque le salarié présente des éléments de fait qui permettent de présumer qu'il a relaté ou témoigné de bonne foi de faits constitutifs d'un délit ou d'un crime, il appartient à l'employeur de rapporter la preuve que sa décision de licencier est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute volonté de sanctionner l'exercice, par le salarié, de son droit de signaler des conduites ou actes illicites.

Faits et procédure. Un salarié est engagé par une association œuvrant pour la sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes en qualité de directeur du service des tutelles. Il est par la suite mis à pied à titre conservatoire et convoqué à un entretien préalable à licenciement. Quelques jours plus tard, le salarié dénonce à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, organe de tutelle de l’employeur, des faits pénalement répréhensibles qui auraient été commis par l'association. Il est licencié pour insuffisance professionnelle peu de temps après. Contestant son licenciement et estimant qu’il était en lien avec cette dénonciation, il a saisi la juridiction prud’homale.

Pour rejeter les demandes du salarié tendant à la nullité du licenciement, à sa réintégration et au paiement de sommes subséquentes, la cour d’appel (CA Nancy, 31 octobre 2018, n° 16/02824 N° Lexbase : A7559YIS), qui a estimé le licenciement sans cause réelle et sérieuse, retient que la lettre adressée à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations par le salarié est postérieure à la convocation de celui-ci à l'entretien préalable au licenciement, et que la concomitance des deux circonstances ne peut à elle seule établir le détournement de procédure allégué.

La solution. Énonçant la solution susvisée, la Chambre sociale casse et annule l’arrêt rendu par la cour d’appel.  

En se déterminant comme elle l’a fait, sans rechercher si le salarié, qui soutenait avoir préalablement à sa convocation à un entretien préalable avisé sa hiérarchie des faits qu'il jugeait illicites et de son intention de procéder à un signalement aux autorités compétentes, ne présentait pas des éléments de fait permettant de présumer qu'il avait relaté ou témoigné de bonne foi de faits qui, s'ils étaient établis, seraient de nature à caractériser des infractions pénales et si l'employeur rapportait alors la preuve que le licenciement était justifié par des éléments objectifs étrangers à la déclaration ou au témoignage de l'intéressé, la cour d'appel a privé sa décision de base légale.

Pour en savoir plus : v. ÉTUDE : Les dispositions relatives à la protection des salariés, La protection des salariés lanceurs d'alerte, in Droit du travail, Lexbase (N° Lexbase : E9886E9Z).

 

newsid:478353

Cookies juridiques

Considérant en premier lieu que le site requiert le consentement de l'utilisateur pour l'usage des cookies; Considérant en second lieu qu'une navigation sans cookies, c'est comme naviguer sans boussole; Considérant enfin que lesdits cookies n'ont d'autre utilité que l'optimisation de votre expérience en ligne; Par ces motifs, la Cour vous invite à les autoriser pour votre propre confort en ligne.

En savoir plus