Le Quotidien du 6 février 2020 : Procédure

[Brèves] Décision administrative portant atteinte à la propriété privée : l’accord du propriétaire exclut a priori l’existence d’une voie de fait

Réf. : Cass. civ. 1, 5 février 2020, n° 19-11.864 (N° Lexbase : A37983DZ)

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par Yann Le Foll

le 05 Février 2020

► Dans le cas d’une décision administrative portant atteinte à la propriété privée, l’accord du propriétaire exclut l’existence d’une voie de fait ou d’une emprise irrégulière, à moins que l’action de l’administration n’ait excédé substantiellement les limites prévues par cet accord.

Ainsi statue la Cour de cassation dans un arrêt rendu le 5 février 2020 (Cass. civ. 1, 5 février 2020, n° 19-11.864 N° Lexbase : A37983DZ).

Faits.  M. et Mme X sont propriétaires d’une parcelle qui était clôturée par une haie végétale d’une longueur de trente-sept mètres, située en bordure d’une route départementale. Après les avoir informés que des véhicules avaient été endommagés du fait de la présence de cette haie, la commune a fait procéder, le 5 juillet 2014, à son arrachage sur toute sa longueur.

Soutenant n’avoir donné leur accord que pour un arrachage sur une longueur de quinze mètres, et sous réserve d’une participation financière de la commune à l’achat des matériaux nécessaires à la construction d’un mur, les intéressés ont obtenu en référé la désignation d’un expert, puis, invoquant l’existence d’une voie de fait ou d’une emprise irrégulière, ont saisi la juridiction judiciaire aux fins de réparation de leurs préjudices. La commune a soulevé une exception d’incompétence au profit de la juridiction administrative.

Décision attaquée. Pour rejeter la demande en réparation du préjudice résultant de la destruction de la haie litigieuse, l’arrêt retient qu’il ressort des déclarations faites par M. X au cours de la mesure d’expertise que les arbres ont été arrachés en sa présence et avec son accord et que, dès lors, la compétence du juge judiciaire est exclue.

Solution. En se déterminant ainsi, sans rechercher, comme il le lui était demandé, si, en procédant à l’arrachage de la haie sur toute sa longueur, la commune n’avait pas outrepassé l’autorisation qui lui avait été accordée, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision.

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