La Conférence des Bâtonniers, pour la dixième année consécutive, tire un signal d'alarme à l'intention des pouvoirs publics sur la situation des lieux de privation de liberté et invite tous les barreaux de France à organiser une journée nationale d'actions. Quelques chiffres sont source d'inquiétude : au 1er avril 2011, 64 148 personnes se trouvaient écrouées et détenues pour 56 150 places opérationnelles ; 119 établissements de quartiers sur 240 avaient une densité carcérale supérieure à 100 % dont 32 avec une densité carcérale supérieure à 150 % ; 121 suicides pour l'année 2010. La Conférence demande donc à chaque Bâtonnier de veiller au respect des avancées contenues dans la loi pénitentiaire (loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009
N° Lexbase : L9344IES) de sorte que le mot "humiliation" soit remplacé dans nos lieux de détention par celui de "dignité". Alain Pouchelon, son Président, appelle chaque Bâtonnier à ne pas se résigner et avoir en tête ce jugement de Charles Peguy "
il y a pire qu'une âme asservie, une âme habituée". Concrètement, des actions plus ou moins conventionnelles seront menées à l'initiative de chaque barreau dans son ressort. Tout en notant les efforts entrepris, le Président de la Conférence des Bâtonniers insiste : "
Comme citoyen, comme auxiliaires de justice, les avocats ne doivent pas se résoudre à l'impuissance. L'état actuel des prisons françaises est indécent et contraire à l'objectif de réinsertion, à l'intérêt des victimes, aux droits et à la sécurité du personnel pénitentiaire" (source : communiqué de presse de la Conférence des Bâtonniers, 14 juin 2011).
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