L'article 20 du
projet de loi de finances rectificative pour 2011 prévoit une réforme du financement de l'aide juridictionnelle. La réforme de la garde à vue récemment approuvée par le Parlement (loi n° 2011-392 du 14 avril 2011, relative à la garde à vue
N° Lexbase : L9584IPN) va entraîner une augmentation importante des rémunérations versées aux avocats au titre de l'aide juridique. Afin de financer cette nouvelle dépense dans une période budgétaire contrainte, cet article institue une contribution pour l'aide juridique, destinée à assurer une solidarité financière entre l'ensemble des justiciables. Cette contribution sera exigée pour toute procédure intentée en matière civile, commerciale, prud'homale, sociale ou rurale devant une juridiction judiciaire ou par instance administrative introduite devant les juridictions administratives. L'acquittement de cette contribution deviendra une condition de recevabilité de la requête. Son tarif est fixé à 35 euros. Cette contribution n'est pas due lorsque la partie est bénéficiaire de l'aide juridictionnelle et pour certaines procédures dans lesquelles le versement de la contribution apparaîtrait comme une entrave disproportionnée au droit d'accès à la justice ou ne répondrait pas à l'objectif de solidarité de la contribution. Elle n'est pas non plus exigible pour les affaires pénales. Elle est acquittée sous forme de droit de timbre mobile ou dématérialisé, soit par le justiciable soit par l'avocat pour le compte de son client, et est affectée à l'Union nationale des caisses des règlements pécuniaires des avocats (CARPA) afin de financer les dépenses d'aide juridique. Enfin, le III de l'article permet la récupération par l'Etat des sommes exposées au titre de l'aide à l'intervention de l'avocat dès lors que la personne ne remplit pas les conditions pour bénéficier de l'aide juridictionnelle.
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