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par Axel Valard
le 15 Mai 2025
La descente aux enfers continue pour Stéphane Plaza… Condamné en février pour des « violences habituelles » sur une ancienne compagne à douze mois de prison avec sursis (il a fait appel du jugement), l’ancien animateur télé préféré des Français a été interpellé, lundi 5 mai dans la soirée, à son domicile de Bougival (Yvelines) dans le cadre d’une enquête portant sur un vaste trafic de stupéfiants.
D’après les premiers éléments, l’ancien agent immobilier devenu star sur la chaîne M6 a été arrêté car il était soupçonné d’être un « usager régulier » d’un gros trafic œuvrant dans la région parisienne. Les investigations sont menées par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis sous l’autorité du parquet de Bobigny. À son domicile, les enquêteurs ont découvert plusieurs « traces de consommation de cocaïne » ainsi qu’une paille en verre permettant sa consommation et un peu d’argent liquide.
Placé en garde à vue pendant quasiment 24 heures, Stéphane Plaza est finalement ressorti libre, sans poursuites, mardi 6 mai. Pour bénéficier de cette alternative aux poursuites, l’animateur a toutefois été contraint de reconnaître les faits d’usage de drogue et de s’acquitter d’une contribution citoyenne de 3 000 euros, soit le montant maximal prévu par les textes.
La drogue ? « Jamais. Jamais ! », avait-il lâché en janvier.
De quoi venir ternir un peu plus la fin de carrière cathodique de l’animateur qui a été le plus gros pourvoyeur d’audience de la « petite chaîne qui monte » pendant des années. Le 9 janvier, Stéphane Plaza avait déjà été jugé pour des violences habituelles physiques et psychologiques sur deux anciennes compagnes. Au cours du procès, il avait contesté les faits, arguant notamment du fait qu’il était dyspraxique et qu’il pouvait avoir blessé l’une d’entre elles, sans vraiment le vouloir, plus par maladresse qu’autre chose.
Comme il est d’usage devant la justice, l’animateur avait été interrogé sur les faits puis sur sa personnalité. Au cours de cette seconde audition, le président de l’audience l’avait questionné sur ses addictions, les deux plaignantes expliquant avoir été victimes de ses crises, alors qu’il était souvent ivre. Reconnaissant un problème avec l’alcool qu’il est en train de soigner à raison de consultations chez trois psychologues, Stéphane Plaza avait, dans la foulée, nié avoir jamais consommé de la drogue. « La drogue ? », l’avait interrogé le président Thierry Donard. « Jamais. Jamais ! », avait-il en effet répondu à ce propos.
Son interpellation, lundi 5 mai, vient donc assombrir un peu plus son image alors qu’il tente de se recentrer sur son métier initial d’agent immobilier et qu’il souhaite préserver son réseau de près de 600 franchises disséminées à travers la France, qui craignent légitiment de pâtir de la situation de leur actionnaire. C’est ainsi qu’il a fait appel du jugement qui l’a condamné pour une plaignante mais relaxé pour la seconde. Dans un message privé, il avait prévenu ses franchisés qu’il est « innocent » et qu’il sortirait de toute cette histoire « blanchi ».
La confiscation du téléphone, une mesure voulue par Gérald Darmanin.
Le voilà donc aux prises avec une seconde affaire qui pourrait, là aussi, avoir des conséquences en termes d’image. À noter qu’à l’issue de sa garde à vue, l’animateur s’est aussi vu confisquer son téléphone portable. Cela peut paraître anecdotique mais correspond à la nouvelle politique pénale que Gérald Darmanin souhaite intensifier partout en France.
Comme certains magistrats le pratiquent depuis des années, le Garde des Sceaux a réclamé dans une circulaire récente que la justice saisisse désormais « systématiquement » les téléphones portables des usagers de drogue qui ont utilisé cet outil pour se procurer des stupéfiants. Une démarche mise en œuvre, avec beaucoup de volonté, par Jérôme Bourrier, le procureur de la République de Bayonne, depuis le début d’année.
Face à la difficulté de recouvrer les amendes délictuelles délivrées à l’encontre d’usagers de drogue, le magistrat a expliqué que la saisie de smartphones « qui peuvent valoir jusqu’à 800 euros » était parfois une solution beaucoup plus efficace pour lutter contre le trafic et faire prendre conscience aux usagers de l’aspect délictuel de leur attitude. Stéphane Plaza n’avait peut-être pas besoin de ça pour le comprendre. Mais il a, lui aussi, pâti de la mesure...
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