Réf. : Cons. const., décision n° 2022-3 RIP, du 25 octobre 2022, proposition de loi portant création d'une contribution additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises N° Lexbase : A89078QX
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par Laurine Dominici, Doctorante contractuelle chargée de mission d’enseignement – Université d’Aix-Marseille - Centre d’Études fiscales et financières EA 891
le 28 Octobre 2022
► Le Conseil constitutionnel a considéré que la proposition de loi de l’alliance de gauche « portant création d’une contribution additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises ne remplit pas les conditions constitutionnelles et organiques ».
Les faits :
Objet de la décision : AN, proposition de loi n° 270, du 21 septembre 2022, portant création d'une contribution additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises [en ligne].
Les événements connus ces dernières années ont permis à de nombreuses entreprises de différents secteurs (transports, énergie, alimentation, ou encore la finance) de réaliser des bénéfices exceptionnels, encore appelés « superprofits ». Ces derniers sont la résultante de diverses crises traversées. En se fondant sur l’article 13 de la DDHC ainsi que sur les exemples étrangers, la Nupes justifie l’importance qu’il y a à taxer les bénéfices exceptionnels. C’est pourquoi les auteurs de la proposition de loi estiment nécessaire de réformer la politique économique de la France pour mettre en vigueur cette contribution.
Solution du Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel a décidé que la proposition de loi portant création d’une contribution additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises ne satisfait pas aux conditions fixées par l’article 11 de la Constitution et l’article 45-2 de l’ordonnance n° 58-1067, du 7 novembre 1958, portant loi organique sur le Conseil constitutionnel N° Lexbase : L0276AI3.
Précisions. La Nupes a présenté le 21 septembre 2022, à l’Assemblée, une proposition de loi pour taxer sur les superprofits de grandes entreprises et tenter d’obtenir un référendum d’initiative partagée (RIP). La procédure dite du RIP est organisée par l’article 11 de la Constitution, dans sa rédaction issue de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008. Celle-ci n’est pas facile à mettre en œuvre, et pour cause, dans la décision n° 2022-3 RIP, le Conseil estime que la proposition de loi ne correspond pas à la catégorie de textes qui peut faire l’objet d’un RIP. |
À noter : La déclaration de non-conformité du Conseil constitutionnel met un terme à la proposition de loi de l’alliance de gauche pour taxer les superprofits. L’amendement Modem voté par l’Assemblée pour une taxation des superprofits n’a pas non plus survécu à la mise en œuvre du 49-3 par le Gouvernement. |
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