Le Conseil constitutionnel a été saisi le 17 octobre 2012 par la Cour de cassation (Cass. QPC, 17 octobre 2012, n° 12-40.067, FS-P+B+I
N° Lexbase : A4235IUE ; lire
N° Lexbase : N4109BTD) d'une question prioritaire de constitutionnalité portant sur la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit du paragraphe II de l'article 6 de la loi n° 2011-1898 du 20 décembre 2011, relative à la rémunération pour copie privée (
N° Lexbase : L4174IRZ ; lire
N° Lexbase : N9420BSP). L'article 6 de la loi du 20 décembre 2011 tire des conséquences de l'annulation par le Conseil d'Etat, le 17 juin 2011, de la décision n° 11 du 17 décembre 2008 de la commission dite "de la copie privée" (CE 9° et 10° s-s-r., 17 juin 2011, n° 324816, publié au Recueil Lebon
N° Lexbase : A7590HTB ; lire
N° Lexbase : N6801BSP). Le paragraphe II de cet article 6 valide les rémunérations perçues en application de cette décision au titre des supports autres que ceux acquis notamment à des fins professionnelles. Les rémunérations validées sont celles ayant fait l'objet d'une action contentieuse introduite avant le 18 juin 2011 et n'ayant pas donné lieu à une décision de justice passée en force de chose jugée. Dans sa décision du 15 janvier 2012, les Sages de la rue de Montpensier ont donc jugé contraire à la Constitution le paragraphe II de l'article 6 de la loi n° 2011-1898 du 20 décembre 2011 relative à la rémunération pour copie privée (Cons. const., décision n° 2012-287 QPC du 15 janvier 2013
N° Lexbase : A1221I3M). Le Conseil constitutionnel a rappelé sa jurisprudence constante relative aux validations législatives qui doivent, notamment, poursuivre un but d'intérêt général suffisant. En l'espèce la validation a visé à limiter, pour les instances en cours, la portée de l'annulation prononcée par le Conseil d'Etat, afin d'éviter que cette annulation ne prive les titulaires de droits d'auteur et de droits voisins de la compensation attribuée au titre de supports autres que ceux acquis notamment à des fins professionnelles et dont les conditions d'utilisation ne permettent pas de présumer un usage à des fins de copie privée. Le Conseil a jugé que de tels motifs financiers, à l'occasion d'instances portant sur des sommes dont l'importance du montant n'est pas établie, ne peuvent être regardés comme suffisants pour justifier une telle atteinte aux droits des personnes qui avaient engagé une procédure contentieuse avant la date de la décision du Conseil d'Etat. Le 20 juillet 2012, le Conseil constitutionnel avait déclaré conforme à la Constitution le paragraphe I de l'article 6 (Cons. const., décision n° 2012-263 QPC, du 20 juillet 2012
N° Lexbase : A9425IQ7 ; lire
N° Lexbase : N3205BTU).
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