Le Quotidien du 26 août 2020 : Droit pénal fiscal

[Brèves] Cumul des sanctions fiscales et pénales : sur la réserve posée par le Conseil constitutionnel tenant à la gravité des faits

Réf. : Cass. crim., 24 juin 2020, n° 19-81.134, F-P+B+I (N° Lexbase : A21133PX)

Lecture: 2 min

N4242BYR

Citer l'article

Créer un lien vers ce contenu

[Brèves] Cumul des sanctions fiscales et pénales : sur la réserve posée par le Conseil constitutionnel tenant à la gravité des faits. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/59251506-breves-cumul-des-sanctions-fiscales-et-penales-sur-la-reserve-posee-par-le-conseil-constitutionnel-t
Copier

par Sarah Bessedik

le 29 Juillet 2020

Par une décision du 24 juin 2020, la Chambre criminelle de la Cour de cassation apporte des précisions sur le principe de nécessité des peines et des délits tel que le conçoit le Conseil constitutionnel.

En effet, dans sa décision n° 2018-745 QPC du 23 novembre 2018 (Cons. const., décision n° 2018-745 QPC, du 23 novembre 2018 N° Lexbase : A21133PX), le Conseil constitutionnel a jugé, que le principe de nécessité des délits et des peines impose que les dispositions de l'article 1741 du Code général des impôts (N° Lexbase : L6015LMQ) ne s'appliquent, en complément de sanctions fiscales, qu'aux cas les plus graves d'omission déclarative frauduleuse.

En l’espèce, la société Expart et son gérant associé unique ont été poursuivis devant le tribunal correctionnel du chef de fraude fiscale. Les juges du premier degré́ les ont reconnus coupables et les ont condamnés à quatre mois d'emprisonnement avec sursis, 9 000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction de gérer pour le gérant et à 10 000 euros d'amende pour la société. Le prévenu, l'administration fiscale et le procureur de la République ont formé appel de cette décision.

Selon le gérant, la majoration de 40 % ayant été appliquée par l'administration fiscale sur les sommes dues au titre de la TVA et de l'impôt sur les sociétés, il convient de faire application du principe Non bis in idem et de la réserve du conseil constitutionnel selon laquelle seules les fraudes les plus graves peuvent justifier un cumul des sanctions pénales et fiscales.

D’après les juges de la Cour d’appel, la réserve d'interprétation opérée par le Conseil dans ses décisions du 24 juin 2016, ne vaut, dans le cadre des questions prioritaires de constitutionnalité dont il était saisi, que pour les cas de dissimulation des sommes imposables mais que les manquements déclaratifs répétés constituent un cas grave.

Toutefois, sans pour autant censurer l’arrêt, les juges de la Cour de cassation tiennent à préciser que c'est à tort qu'une cour d'appel considèrent que la réserve posée par le Conseil constitutionnel tenant à la gravité des faits ne s'applique qu'aux cas de fraude fiscale par dissimulation des sommes sujettes à l'impôt.

À lire, B. Ricou, Actualité du cumul de sanctions pénales et fiscales : des divergences aux convergences, Lexbase Fiscal, février 2019, n° (N° Lexbase : N7870BXR).

 

 

 

newsid:474242

Cookies juridiques

Considérant en premier lieu que le site requiert le consentement de l'utilisateur pour l'usage des cookies; Considérant en second lieu qu'une navigation sans cookies, c'est comme naviguer sans boussole; Considérant enfin que lesdits cookies n'ont d'autre utilité que l'optimisation de votre expérience en ligne; Par ces motifs, la Cour vous invite à les autoriser pour votre propre confort en ligne.

En savoir plus