Le Quotidien du 3 mars 2017 : Pénal

[Brèves] CEDH : pas d'ingérence dans le droit au respect de la vie familiale de membres de l'ETA détenus dans une maison d'arrêt éloignée de leurs familles

Réf. : CEDH, 7 février 2017, Req. 56710/13 (N° Lexbase : A7078TPT)

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par June Perot

le 09 Mars 2017

Le transfert de détenus dans une maison d'arrêt éloignée de leurs familles, dans la mesure où ceux-ci ne font pas l'objet de mesures de restriction ou de limitation des droits de visite et que rien ne prouve que les déplacements effectués par leurs proches aient posé des problèmes insurmontables ou très difficiles à résoudre, ne constitue pas une ingérence dans leur droit au respect de la vie privée et familiale. Telle est la solution énoncée par la Cour européenne des droits de l'Homme dans une décision rendue le 7 février 2017 (CEDH, 7 février 2017, Req. 56710/13 N° Lexbase : A7078TPT). Les faits de l'espèce concernaient trois ressortissants espagnols interpellés en mars sur le territoire français et condamnés respectivement à des peines d'emprisonnement de six, cinq et neuf ans pour différentes infractions. Après avoir été écroués initialement dans des maisons d'arrêt de la région parisienne, ils furent transférés à Lyon-Corbas. Estimant que cette maison d'arrêt était trop éloignée du lieu d'habitation de leurs familles, obligeant ces dernières à parcourir de longues distances pour leur rendre visite, les trois requérants adressèrent une lettre au juge d'instruction, invoquant l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme (N° Lexbase : L4798AQR), et lui demandant de faire le nécessaire afin que cesse cette situation qu'ils jugeaient attentatoire à leur droit de mener une vie familiale normale. En l'absence de réponse du juge d'instruction à leur lettre, les requérants en réitérèrent les termes sous la forme d'une demande d'acte de procédure. Le 15 février 2013, le juge d'instruction rendit une ordonnance de refus de la demande d'acte. Le 6 mars 2013, il adressa aux requérants une lettre qui expliquait les raisons de leur incarcération à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. Les trois requérants firent appel de l'ordonnance du 15 février 2013. Le 26 mars 2013, le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris jugea qu'il n'y avait pas lieu de saisir la chambre de l'instruction de l'appel formé contre cette ordonnance. Les trois ressortissants avaient alors saisi la CEDH, invoquant une violation de leur droit au respect de la vie privée et familiale, ainsi qu'une violation de leur droit à un recours effectif. La Cour rappelle que la Convention n'accorde pas aux détenus le droit de choisir leur lieu de détention et que la séparation et l'éloignement du détenu de sa famille constituent des conséquences inévitables de la détention. En conséquence, elle déclare les trois requêtes irrecevables.

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