Dans le silence des statuts d'une association, seules les modifications statutaires ayant pour effet d'augmenter les engagements des "associés" doivent être adoptées à l'unanimité. Tel est l'enseignement d'un arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation le 1er février 2017 (Cass. civ. 1, 1er février 2017, n° 16-11.979, F-P+B
N° Lexbase : A4244TBS). En l'espèce, par délibération du 25 mai 2012, l'assemblée générale d'une association de chasse a décidé, à la majorité des membres présents, de modifier les statuts relatifs à l'admission des sociétaires, celle-ci devenant renouvelable chaque année. Deux sociétaires, dont la demande d'admission pour la saison de chasse 2013-2014 avait été rejetée le 16 juillet 2012, ont assigné l'association en nullité de la délibération et des décisions de refus d'admission ainsi qu'en paiement de dommages-intérêts. La cour d'appel (CA Montpellier, 10 novembre 2015, n° 14/05539
N° Lexbase : A4640N7Y) a accueilli cette demande, retenant que la modification des statuts, qui a pour effet de permettre l'exclusion d'un adhérent sans motif disciplinaire et sans possibilité d'être entendu, aurait dû, en vertu du principe d'intangibilité des conventions et à défaut de disposition statutaire ou légale, être décidée à l'unanimité des membres participants. Mais énonçant le principe précité, la Cour de cassation censure l'arrêt d'appel au visa des articles 1134 du Code civil (
N° Lexbase : L1234ABC), dans sa rédaction antérieure à celle issue de l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 (
N° Lexbase : L4857KYK), et 1er de la loi du 1er juillet 1901 (
N° Lexbase : L3076AIR), la Haute juridiction retenant qu'en statuant ainsi, alors que la modification décidée par l'assemblée générale n'avait pas pour effet d'augmenter les engagements des associés, la cour d'appel a violé ces textes.
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