Le droit de demander la nullité d'un contrat n'exclut pas l'exercice, par la victime des manoeuvres dolosives, d'une action en responsabilité délictuelle, non soumise à la prescription quinquennale, pour obtenir de leur auteur réparation du préjudice qu'elle a subi. Telle est la solution dégagée par la Cour de cassation dans un arrêt du 25 juin 2008 (Cass. civ. 1, 25 juin 2008, n° 07-18.108, F-P+B
N° Lexbase : A3720D9N). En l'espèce, les consorts X ont cédé leurs droits dans la succession de leur grand-père à Mme Y, veuve de celui-ci. Ils ont ensuite assigné cette dernière et leurs cohéritiers en nullité des actes de cession de droits successifs pour dol et, subsidiairement, en paiement de dommages-intérêts. L'arrêt confirmatif attaqué a déclaré leurs demandes irrecevables. Pour les débouter de leur demande de dommages-intérêts, la cour d'appel a retenu que le comportement fautif reproché à Mme Y, caractérisant le dol visé à l'article 1116 du Code civil (
N° Lexbase : L1204AB9), sa sanction consiste en la nullité des actes litigieux, laquelle est soumise à la prescription de l'article 1304 du même code (
N° Lexbase : L1415ABZ) et que les consorts X ne justifiaient pas d'une faute distincte. La Cour suprême annule cette partie de l'arrêt, indiquant qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé l'article 1382 du code précité (
N° Lexbase : L1488ABQ).
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