Ne constitue pas une circonstance nouvelle justifiant qu'une ordonnance de référé soit rapportée ou modifiée en référé, l'extinction de la créance, conséquence de l'irrégularité de la déclaration à la procédure collective du débiteur, survenue postérieurement à l'ouverture de la procédure collective. Tel est l'enseignement d'un arrêt rendu par la Chambre commerciale de la Cour de cassation le 8 janvier 2008 (Cass. com., 8 janvier 2008, n° 06-13.746, F-P+B sur le premier moyen
N° Lexbase : A2620D3G). En l'espèce, une SCI a confié à la société X, entreprise générale, la réalisation d'un ensemble immobilier. A la suite de difficultés survenues dans l'exécution des travaux, une ordonnance de référé du 22 février 1991 a ordonné une expertise et condamné la SCI à consigner une certaine somme au titre de situations de travaux dues à la société X. Une seconde ordonnance du 2 mars 1993 a condamné la SCI à payer une provision de 2 680 134,46 francs (408 583,86 euros) avec intérêts légaux à compter du 22 février 1991. Par jugement du 4 mai 1993, la SCI a été mise en redressement judiciaire, la date de cessation des paiements ayant été fixée au 2 avril 1993, puis en liquidation judiciaire. Le 18 août 1993, la société X a déclaré sa créance pour un montant de 992 087,70 euros. Par ordonnance du 1er février 2000, le juge-commissaire a rejeté la créance pour défaut de pouvoir du déclarant. Par arrêt du 28 janvier 2002, devenu irrévocable, la décision a été confirmée. Le liquidateur, invoquant l'existence de circonstances nouvelles, a saisi le juge des référés en "rétractation" des ordonnances des 22 février 1991 et 2 mars 1993 et restitution de la provision. C'est avec raison, estime la Haute juridiction, que la cour d'appel de Basse-Terre a rejeté cette demande.
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