Réf. : Cons. const., décision n° 2020-854 QPC du 31 juillet 2020 (N° Lexbase : A89613RC)
Lecture: 3 min
N4303BYZ
Citer l'article
Créer un lien vers ce contenu
par Marie-Claire Sgarra
le 07 Août 2020
► Les dispositions de l’article 210 F du Code général des impôts (N° Lexbase : L6214LUP), dans leur rédaction issue de la loi de finances rectificative pour 2013 (loi n° 2013-1279 du 29 décembre 2013, de finances rectificative pour 2013 (N° Lexbase : L7404IYU), qui excluent du dispositif de faveur les plus-values dégagées lors d’une cession réalisée au profit d’une société soumise au régime de l’article 239 ter du Code général des impôts (N° Lexbase : L4961HLC), sont contraires à la Constitution.
Pour rappel, le Conseil d’État avait renvoyé devant le Conseil constitutionnel ces dispositions dans un arrêt en date du 9 juin 2020 (CE 8° et 3° ch.-r., 9 juin 2020, n° 439457, inédit au recueil Lebon N° Lexbase : A15593N3). La société requérante reprochait à ces dispositions de limiter de façon injustifiée le bénéfice du taux réduit d'impôt sur les sociétés sur la plus-value dégagée lors de la cession de locaux à usage de bureaux ou à usage commercial en vue de leur transformation en logements.
L’article 210 F du Code général des impôts prévoit que les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier d’une taxation réduite (19 %) de la plus-value réalisée à l’occasion de la cession d’un local professionnel si l’acheteur s’engage à le transformer en logement.
La loi de finances pour 2017 (loi n° 2016-1917, du 29 décembre 2016, de finances pour 2017 N° Lexbase : L0759LC4) a étendu aux locaux a usage industriel, le bénéfice du taux réduit pour les plus-values dégagées lors de la cession d’un local destiné à être transformé en local à usage d’habitation. La loi de finances pour 2018 (loi n° 2017-1837 du 30 décembre 2017, de finances pour 2018 N° Lexbase : L7952LHY) a étendu ce dispositif de faveur aux cessions réalisées à compter de 2018 aux sociétés civiles de construction-vente (SCCV).
Décision du Conseil Constitutionnel :
« Il n'y a pas de lien entre le régime fiscal du cessionnaire et sa capacité à respecter son engagement de transformer en logements les locaux cédés. Par conséquent, en réservant l'application de l'avantage fiscal aux plus-values de cessions réalisées au profit d'une personne morale soumise à l'impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun, excluant ainsi d'autres personnes morales tout autant susceptibles de transformer les locaux cédés en locaux à usage d'habitation, en particulier les sociétés civiles de construction-vente, le législateur ne s'est pas fondé sur un critère objectif et rationnel en fonction du but de création de logements qu'il s'est proposé ».
Les dispositions contestées sont donc déclarées contraires à la Constitution.
À noter :
© Reproduction interdite, sauf autorisation écrite préalable
newsid:474303