Par un arrêt du 5 novembre 2002 (CEDH, 05-11-2002, Req. 43191/98
N° Lexbase : A6856A3C), la Cour européenne des Droits de l'Homme a condamné la France pour violation de l'article 5 § 4 (droit de faire statuer à bref délai sur la légalité de sa détention
N° Lexbase : L4786AQC) de la Convention européenne des Droits de l'Homme en raison de l'examen tardif d'une demande de sortie de l'hôpital d'une personne internée pour troubles mentaux. Cet article prévoit que "
toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un tribunal, afin qu'il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale".
En l'espèce, une personne atteinte de troubles mentaux a été internée en hôpital psychiatrique à la demande d'un tiers. Cette personne a écrit au procureur de la République pour se plaindre des conditions d'internement et demander sa sortie judiciaire. Cette procédure de demande de sortie a duré plus de cinq semaines. En effet, elle a débuté le 8 décembre 1997 par la réception par le procureur de la demande de sortie de la requérante, et s'est achevée le 14 janvier 1998 lorsqu'elle bénéficia de sortie à l'essai. Dès lors, s'agissant d'une procédure tendant à faire statuer sans délai sur une demande de sortie d'internement, la Cour a estimé que les autorités françaises n'ont pas statué à bref délai.
Rappelons, qu'en vertu de l'article L. 333 du Code de santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être hospitalisée sans son consentement à la demande d'un tiers que si ses troubles rendent impossible son consentement et que si son état impose des soins immédiats assortis d'une surveillance constante en milieu hospitalier.
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