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par Vincent Vantighem
le 03 Janvier 2025
Nicolas Sarkozy, Mehdi Nemmouche, Marine Le Pen, Cédric Jubillar… Les principaux procès de 2025
Il va y avoir du monde dans les prétoires. Comme en 2024, l’actualité judiciaire risque d’être très chargée en 2025. De Nicolas Sarkozy en janvier à Cédric Jubillar en septembre en passant par Gérard Depardieu ou encore l’ex-cimentier Lafarge, Lexbase vous présente les principales figures qui ont rendez-vous dans les tribunaux dans l’année qui vient.
6 janvier – L’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007
L’année qui s’ouvre s’annonce encore chargée pour Nicolas Sarkozy sur le plan judiciaire. Toujours dans l’attente de son bracelet électronique en exécution de sa peine définitive confirmée, fin décembre 2024, dans l’affaire dite « des écoutes de Paul Bismuth », l’ancien chef de l’État va devoir se défendre sur un autre front, à partir du 6 janvier.
Aux côtés de douze autres prévenus, dont les anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, Nicolas Sarkozy va être jugé sur les soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Renvoyé pour quatre chefs (recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs), il encourt une peine de dix ans de prison, 375 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.
« Il n’y a jamais eu ni de près ni de loin, ni en liquide, ni en virement, le moindre centime libyen pour financer ma campagne », s’était-il défendu lors de l’une de ses quatre auditions. Il aura jusqu’au 10 avril pour en convaincre la 32e chambre du tribunal judiciaire de Paris chargé de juger cette affaire tentaculaire.
17 février : Mehdi Nemmouche jugé pour la séquestration d’otages en Syrie
Cela a évidemment été un choc. Lorsque Mehdi Nemmouche a été arrêté pour la tuerie du musée juif de Bruxelles (4 morts le 24 mai 2014), il a rapidement été identifié par d’anciens otages occidentaux en Syrie comme étant leur geôlier lorsque Daesh régnait sur le pays. Parmi eux, le journaliste français Nicolas Hénin : « Avec nous, il alternait des moments de grandes violences, mais sans l’assumer, toujours en nous bandant les yeux, avait-il témoigné. Parfois, juste des petites brimades stupides ou nous affamer... », avait-il témoigné.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de la tuerie du musée juif, Mehdi Nemmouche devra, cette fois, répondre de séquestration aggravée de sept occidentaux parmi lesquels quatre journalistes français. Son procès se tiendra jusqu’au 21 mars 2025 devant la cour d’assises spéciales de Paris.
10 mars : Une enseignante jugée pour le harcèlement d’une enfant qui s’est suicidée
C’est une affaire douloureuse que va devoir examiner les 10 et 11 mars le tribunal judiciaire de Pontoise (Val-d’Oise). Une enseignante va y être jugée pour le harcèlement d’Evaëlle, une fillette de 11 ans qui avait fini par mettre fin à ses jours, chez elle à Herblay-sur-Seine, en 2019.
La professeure de français, aux états de service irréprochables, est soupçonnée d’avoir harcelé son élève dès le début de l’année scolaire. La longue instruction a permis d’entendre de nombreux élèves qui ont raconté le quotidien à l’école de la jeune fille. Ses parents, dans un témoignage accordé à l’émission « Sept à Huit » sur TF1 ont estimé que la professeure avait eu un « rôle prépondérant » dans le passage à l’acte de leur enfant.
24 mars : Le monstre sacré du cinéma Gérard Depardieu jugé pour agressions sexuelles
Ce sera le premier procès pour Gérard Depardieu. Et peut-être pas le dernier, le comédien était mis en examen, en parallèle, dans un dossier de viol. Après un premier renvoi mouvementé fin octobre, le comédien a rendez-vous le 24 mars devant la 10e chambre du tribunal judiciaire de Paris pour être jugé pour agressions sexuelles sur deux femmes, lors du tournage du film « Les Volets verts ».
Absent pour raisons de santé, l’acteur doit se soumettre à un examen pour savoir s’il peut comparaître ou être jugé en son absence. Lors de la première audience fin-octobre, il avait changé d’avocat au dernier moment pour s’adjoindre les services du pénaliste Jérémie Assous qui entend réclamer la relaxe de son client.
31 mars : Décision pour Marine Le Pen dans l’affaire des assistants des eurodéputés
Qui sait si François Bayrou sera toujours Premier ministre à cette date-là… Le 31 mars, Marine Le Pen sera, elle, autant fixé sur son sort judiciaire que sur son sort politique. Le tribunal judiciaire de Paris doit en effet rendre son jugement dans l’affaire des assistants des eurodéputés du Rassemblement national. À la clef, une possible déclaration de culpabilité et surtout une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire qui handicaperait ses chances de pouvoir se présenter à la présidentielle de 2027.
Limpides autant que tranchantes, les réquisitions du parquet à l’encontre la leader du mouvement politique ont fait couler beaucoup d’encre. Et relancer le débat sur l’idée d’une justice politique. Oubliant quasiment les dix semaines d’audience où les prévenus ont eu d’énormes difficultés à cacher qu’ils travaillaient bien pour le parti Front national alors qu’ils étaient payés par le Parlement européen.
29 avril : Le point final dans l’affaire du « Penelope Gate » ?
François Fillon est coupable de détournement de fonds publics. Cela ne fait plus l’ombre d’un doute désormais. La Cour de cassation a définitivement validé, le 24 avril 2024, sa culpabilité dans l’affaire dite des emplois fictifs d’assistante parlementaire de son épouse, Penelope. Reste à connaître la peine exacte dont il va écoper.
La plus haute juridiction a, en effet, réclamé un nouveau procès devant une cour d’appel pour déterminer la sanction de l’ancien Premier ministre, candidat malheureux à la présidentielle de 2017. Une audience donc à enjeux pour lui qui espère toujours échapper à la pose d’un bracelet électronique et à une sanction financière trop importante. Pour se présenter sous son meilleur jour, il a d’ailleurs entamé d’ores et déjà des négociations avec l’Assemblée nationale sur le remboursement des salaires perçus indûment pendant des années.
22 septembre : Le procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de son épouse, Delphine
Quatre ans après sa disparition, il n’y a toujours pas de corps, pas d’arme du crime. Pas plus que d’aveux… Mais Cédric Jubillar va bien être jugé pour le meurtre de son épouse, Delphine. Le procès devant la cour d’assises du Tarn à Albi doit durer quatre semaines.
Quatre semaines au cours desquelles les jurés vont avoir pour mission de tenter d’en savoir davantage sur la disparition de la jeune femme alors que l’accusé, son mari, a toujours clamé son innocence. Mis en examen, il est en détention provisoire depuis déjà trois ans maintenant.
4 novembre : Le géant Lafarge jugé pour financement du terrorisme
Il y a comme une incongruité à l’écrire. Mais oui, c’est bien l’une des plus grandes entreprises au monde qui va être jugé pour avoir financé certains groupes terroristes qui œuvraient alors dans une Syrie en pleine guerre civile. Le cimentier Lafarge, devenu désormais Holcim, va être jugé ainsi que huit de ses hauts responsables pour avoir payé des groupes terroristes afin de maintenir en activité une usine en Syrie, jusqu’en juin 2014. En mettant en danger certains de ses employés, selon l’accusation.
Le procès doit se tenir du 4 novembre au 9 décembre 2025 et devrait faire la lumière sur ce dossier alors que le même groupe reste, en parallèle, dans une instruction disjointe, mis en examen pour « complicité de crime contre l’humanité ».
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