Réf. : CJUE, 28 avril 2022, aff. C-637/20, DSAB Destination Stockholm AB N° Lexbase : A92787U8
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N1569BZ7
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par Marie-Claire Sgarra
le 31 Mai 2022
► L’article 30 bis de la Directive TVA doit être interprété en ce sens qu’un instrument qui donne à son titulaire le droit de bénéficier de divers services à un endroit donné, pendant une période limitée et à concurrence d’un certain montant, peut constituer un « bon », au sens de cette Directive, même si, en raison de la durée de validité limitée de cet instrument, un consommateur moyen ne saurait bénéficier de la totalité des services proposés.
► Ledit instrument constitue un « bon à usages multiples », dès lors que la taxe sur la valeur ajoutée due sur ces services n’est pas connue au moment de l’émission de celui-ci.
Les faits :
Procédure :
Question préjudicielle. L’article 30 bis de la Directive TVA doit-il être interprété en ce sens qu’une carte telle que celle en cause au principal, qui donne à son titulaire le droit de bénéficier de divers services à un endroit donné, pendant une période limitée et à concurrence d’un certain montant, constitue un bon et s’agit-il, dans ce cas, d’un bon à usages multiples ?
Il convient, en premier lieu, de déterminer dans quelles conditions un instrument peut être qualifié de « bon ».
Principe. Aux termes de l’article 30 bis de la Directive TVA, un bon est un instrument qui :
Il convient donc de vérifier, d’une part, si un tel instrument est assorti d’une obligation de l’accepter comme contrepartie totale ou partielle d’une livraison de biens ou d’une prestation de services et, d’autre part, si ledit instrument ou la documentation correspondante précisent quels sont les biens à livrer ou les services à prester ou l’identité de leurs fournisseurs ou prestataires potentiels.
Pour la Cour ces deux conditions semblent être satisfaites. La carte constitue bien un « bon ».
En deuxième lieu, s’agissant de la qualification de la carte en cause au principal de « bon à usages multiples ».
En l’espèce, la carte en cause permet l’accès à diverses prestations de services, qui sont soumises à des taux de TVA différents ou exonérées, et qu’il est impossible de prévoir à l’avance quelles sont les prestations qui seront choisies par le titulaire de cette carte.
La TVA due sur les services obtenus par le titulaire de la carte en cause n’est pas connue au moment de l’émission de celle-ci, ce qui exclut sa qualification en tant que « bon à usage unique ».
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