Le Quotidien du 11 novembre 2021 : Avocats/Honoraires

[Brèves] Maintien du régime d’encadrement des frais de postulation des avocats en Alsace-Moselle : conformité à la Constitution

Réf. : Cons. const., décision n° 2021-938 QPC, du 15 octobre 2021 (N° Lexbase : A324149W)

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[Brèves] Maintien du régime d’encadrement des frais de postulation des avocats en Alsace-Moselle : conformité à la Constitution. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/74100069-brevesmaintienduregimedencadrementdesfraisdepostulationdesavocatsenalsacemoselleconform
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par Marie Le Guerroué

le 10 Novembre 2021

► Le maintien des règles de tarification des honoraires de postulation des avocats applicables en Alsace-Moselle est conforme à la Constitution.

La disposition contestée

Le Conseil constitutionnel a été saisi le 15 juillet 2021 par le Conseil d'État (CE 5° et 6° ch.-r., 5 juillet 2021, n° 451174, inédit au recueil Lebon N° Lexbase : A63924YE) d'une question prioritaire de constitutionnalité. Elle est relative à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit de l'article 80 de la loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques (N° Lexbase : L6343AGZ). L'article 80 dispose que : « La présente loi sera applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, à l'exception du chapitre V de son titre Ier, et sous réserve du maintien des règles de procédure civile et d'organisation judiciaire locales ». Le requérant reprochait à ces dispositions de maintenir les règles de tarification des honoraires de postulation des avocats applicables en Alsace-Moselle.

La décision du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel relève que la loi du 31 décembre 1971 prévoit les règles relatives à la profession d'avocat. Son article 80 les rend applicables dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, sous réserve du maintien des règles de procédure civile et d'organisation judiciaire locales au nombre desquelles figurent celles relatives à la tarification des honoraires de postulation des avocats. Ainsi, s'appliquent dans ces départements des règles de tarification des honoraires de postulation des avocats différentes de celles du droit commun.

Toutefois, la législation républicaine antérieure à l'entrée en vigueur de la Constitution de 1946 a consacré le principe selon lequel, tant qu'elles n'ont pas été remplacées par les dispositions de droit commun ou harmonisées avec elles, des dispositions législatives et réglementaires particulières aux départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle peuvent demeurer en vigueur. À défaut de leur abrogation ou de leur harmonisation avec le droit commun, ces dispositions particulières ne peuvent être aménagées que dans la mesure où les différences de traitement qui en résultent ne sont pas accrues et où leur champ d'application n'est pas élargi. Or, les dispositions contestées se bornent à maintenir des règles particulières à ces départements antérieures à 1919 et demeurées en vigueur par l'effet de la loi du 20 février 1922. Au demeurant, la loi du 6 août 2015, dite « loi Macron » (N° Lexbase : L4876KEC), n'a modifié que les règles de droit commun de tarification des honoraires de postulation et n'a ainsi apporté aucun aménagement à celles particulières aux départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Il ne saurait donc être utilement soutenu que cette dernière loi aurait accru les différences de traitement qui résultent de ces règles particulières. Dès lors, le grief tiré de la méconnaissance du principe d'égalité devant la justice ne peut qu'être écarté. Il ajoute que les dispositions contestées, qui ne fixent pas les conditions de postulation des avocats dans ces trois départements, ne portent par elles-mêmes aucune atteinte au droit à un recours juridictionnel effectif. L'article 80 de la loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques est donc conforme à la Constitution.

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