Christine Malèvre, qui comparaissait depuis le 20 janvier 2003, devant la cour d'assises des Yvelines, a été condamnée, vendredi 31 janvier 2003, à dix ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de six malades et à l'interdiction définitive d'exercer sa profession d'infirmière. Cette ancienne infirmière était accusée d'avoir abrégé la vie de sept de ses patients entre 1997 et 1998, en pratiquant des euthanasies, à l'insu du corps médical et des familles des victimes. On s'attendait à ce que ce procès relance les débats sur les soins palliatifs et l'euthanasie, mais il n'en a rien été. Cependant, de nombreux témoins du monde médical ont déclaré à la barre que la vie des patients en phase terminale était quelques fois abrégée dans les hôpitaux, sans pour autant parler d'euthanasie. En effet, l'euthanasie se définit comme un geste actif pour provoquer la mort et non comme le soulagement de la douleur du malade en fin de vie. La France a toujours refusé de dépénaliser l'euthanasie : la question avait été soulevée, en avril 2001, lorsque les sénateurs néerlandais avaient adopté un projet de loi visant à la légaliser . En mai 2001, un colloque organisé par l'Association nationale des droits des patients avait à nouveau abordé ce sujet en mettant en exergue la position du Comité consultatif national d'éthique sur l'instauration d'une "exception d'euthanasie" : geste du médecin qui abrège les souffrances d'un malade au stade ultime . Cependant, rien n'avait alors été décidé. Lundi 3 février 2003, Christine Malèvre a fait appel de sa condamnation et une demande de remise en liberté pourrait être déposée dans les prochains jours par son avocat (Source : AFP).
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