Le Droit en personne : François Geny, la loi mais pas que…
Son père, Alfred, est sous-inspecteur des Eaux et Forêts à Thionville, en Moselle jusqu'à l'annexion de ce département par l'Allemagne en 1871 ; sa mère, Marie-Eugénie, est la fille d’un notaire de Raon-l’Étape (Vosges). Son grand-père paternel, Alexandre-Esprit Geny, est négociant et propriétaire à Nancy : c’est là qu’il effectuera sa carrière devenant le doyen de la Faculté de droit (1919-1925) après la Grande guerre. Il a onze frères et sœurs… il aura huit enfants ! Toute la famille est empreinte de la religion catholique : d’abord les Dominicains puis les jésuites. Cet engagement religieux pourra expliquer son autre engagement, politique, auprès du Rassemblement national lorrain, parti qui vilipende le Front Populaire à la veille de la Seconde guerre mondiale ; mais qui explique aussi ses théories doctrinales innovantes quant à l’interprétation du droit.
Son œuvre majeure est le livre intitulé "Méthode d'interprétation et sources en droit privé positif", publié en 1899, dans lequel il a développé sa célèbre théorie de l'interprétation en droit. Gény a proposé une approche nouvelle et dynamique de l'interprétation des lois, en mettant l'accent sur le rôle du juge dans l'élaboration du droit. Selon sa théorie, le juge ne se limite pas à appliquer mécaniquement la loi, mais il participe activement à la création du droit en interprétant la loi en fonction du contexte et des circonstances.