Jurisprudence : CA Versailles, 3e ch., 30-04-2004, n° 02/05925

CA Versailles, 3e ch., 30-04-2004, n° 02/05925

A0033DC9

Référence

CA Versailles, 3e ch., 30-04-2004, n° 02/05925. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/jurisprudence/1874055-ca-versailles-3e-ch-30042004-n-0205925
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Abstract

La cour d'appel de Versailles a retenu dans deux affaires, rendues le 30 avril 2004, la responsabilité du laboratoire UCB Pharma pour avoir manqué à son obligation de vigilance et de surveillance lui incombant en ne surveillant pas les effets du produit litigieux, à savoir le Distilbène, qu'il fabrique et commercialise, et ce nonobstant les avertissements contenus dans la littérature médico-scientifique.



Extrait des minutes de Greffe de la Cour d'Appel de Versailles
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
OCOUR D'APPEL C plE
DE
VERSAILLES
LE TRENTE AVRIL DEUX MILLE QUATRE,
Code nac 61 B La cour d'appel de VERSAILLES, a rendu l'arrêt suivant dans l'affaire entre
3ème chambre APPELANTE
ARRÊT N° .69 S.A. UCB PHARMA

NANTERRE
agissant poursuites et diligences de ses représentants légaux domiciliés en cette
DU 30 AVRIL 2004
qualité audit siège
R.G. N° 02/05925
représentée par la SCP KEIME & GUTTIN, avoués
AFFAIRE plaidant par Mes BOUCKAERT & SPORTES, avocats au barreau de PARIS (J.039)
S.A. UCB PHARMA C/ ****************
N. ...
INTIMÉE
Mademoiselle N. ...
307 Vicarage Farm Road
Décision déférée à la cour Hestonm Iddx tw2 odr
jugement rendu le 24 Mai 2002 ANGLETERRE
par le Tribunal de Grande Instance de NANTERRE représentée par la SCP MERLE & CARENA-DORON, avoués
N° de chambre 1ère chambre B plaidant par Me SOURCIS & VERDIER, avocats au barreau d'ORLÉANS
RG n° 00/5542
****************
Expéditions exécutoires Composition de la cour Expéditions
Copies L'affaire a été débattue à l'audience publique du 26 Février 2004 devant la cour délivrées le 3 0 AVR. 2004 composée de à
SCP KEIME & GUTTIN Madame D. ..., Président,
SCP MERLE Monsieur F. ..., Conseiller,
& CARENA-DORON Monsieur J. ..., Conseiller,
qui en ont délibéré,
Greffier, lors des débats Madame Marie-Claire THEODOSE
Statuant sur l'appel interjeté par la société U.C.B. PHARMA contre le jugement rendu le 24 mai 2002 par le tribunal de grande instance de NANTERRE qui l'a déclarée responsable du préjudice subi par N. ... à raison de la défectuosité du distilbène auquel la susnommée, atteinte d'un adénocarcinome à cellules claires, a été exposée in utero, ordonné une mesure d' expertise médicale, ensemble a condamné ladite la société U.C.B. PHARMA à verser à la susnommée une indemnité provisionnelle de 15.244,90 euros et une somme de 5.500,00 euros en vertu des dispositions de l'article 700 du nouveau code de procédure civile ;

Considérant que la société U.C.B. PHARMA, qui sollicite l'infirmation du jugement, demande que N. ... soit déboutée de toutes ses réclamations en tant qu'elles sont fondées sur les dispositions des articles 1382 et 1147 du code civil interprétés à la lumière de la directive du Conseil des Communautés européennes du 20 décembre 1985 ;
Qu'à cette fin et après avoir exposé que N. ... recherche sa responsabilité à raison d'une défectuosité du diéthylstilbestrol, commercialisé en France sous le nom de distilbène, auquel elle a été exposée pendant la grossesse de sa mère et qui, selon elle, a provoqué un adénocarcinome à cellules claires, la société U.C.B. PHARMA soutient, d'abord, qu'il existe, en la cause, une confusion entre le nom commercial "distilbène" et le nom générique "diéthystilboestrol" et qu'en réalité, il n'est pas démontré que la mère de N. ... ait pris du distilbène pendant sa grossesse ;
Que, subsidiairement, s'il est prouvé que la mère de la susnommée a absorbé du distilbène, la société U.C.B. PHARMA, demandant que le pré-rapport d'expertise concernant V. ... soit écarté des débats, fait valoir que, quel que soit le fondement juridique retenu, le fait générateur de la responsabilité ne peut être que l'exposition au distilbène qui a eu lieu en 1968 et que, partant, le principe de la non-rétroactivité des lois s'oppose, non seulement à l'interprétation du droit interne à la lumière de la directive du Conseil des Communautés européennes du 20 décembre 1985, mais également à l'application de l'article L. 221-1 du code de la consommation en vertu duquel les produits doivent, dans des conditions normales d'utilisation, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes ;
Qu'à cet égard, la société U.C.B. PHARMA souligne que le principe d'interprétation conforme du droit national à la lumière de la directive non transposée s'impose et qu'en l'occurrence, cette interprétation conforme doit conduire à écarter l'application de la directive dès lors qu'en vertu de l'article 17, elle "ne s'applique pas aux produits mis en circulation avant la date à laquelle les dispositions visées à l'article 19 entrent en vigueur", à savoir, le 30 juillet 1988 ;
Que, s'il en est autrement décidé, la société U.C.B. PHARMA, qui soutient que l'interprétation conforme du droit interne à la lumière de la directive du 20 décembre 1985 pose des difficultés sérieuses, demande que soit posée à la Cour de justice des communautés européennes la question préjudicielle suivante "Est-il permis au juge national d'apprécier l'éventuelle responsabilité d'un fabricant à la lumière de la directive de 1985 alors que le produit en cause a été mis en circulation avant le 30 juillet 1988 ? " ;
Qu'à titre subsidiaire, l'appelante fait valoir que, même s'il est admis que la notion de "fait dommageable" correspond à l'apparition de la maladie, il y a lieu de rejeter l'application de l'article L. 221-1 du code de la consommation, cet article édictant, non pas un régime de responsabilité du fabricant du fait des produits, mais seulement un régime de prévention découlant de l'obligation générale de sécurité ;
Que la société U.C.B. PHARMA soutient que, pareillement, les articles 1165 et 1382 du code civil ne sont pas applicables dès lors que la mère de N. ..., cocontractante, n'a subi aucune atteinte de sorte qu'aucun manquement n'a été commis à son préjudice et que N. ..., elle-même, n'est pas victime "par ricochet" ; qu'une éventuelle responsabilité ne peut donc reposer que sur un fondement délictuel ;
Que, sur ce point, la société U.C.B. PHARMA souligne que l'interprétation conforme du droit national à la lumière de la directive de 1985 doit conduire à constater l'extinction de l'obligation de sécurité découlant de cette interprétation puisque, conformément à ce texte, le délai au terme duquel l'obligation de sécurité s'éteint est de dix ans, ce délai n'étant susceptible, ni d'interruption, ni de suspension, et qu'en l'espèce, le distilbène a été distribué en 1968 ; que, dès lors, l'action engagée par N. ... est forclose ;
Que, s'il est considéré que cette interprétation pose une difficulté sérieuse, il y aurait lieu de poser à la Cour de justice des communautés européennes la question préjudicielle suivante "Le juge national est-il, en application des principes régissant l'interprétation conforme du droit national à la lumière d'une directive non transposée, tenu d'appliquer le délai d'extinction de l'obligation du producteur prévu par l'article 11 de la directive de 1985 ? " ;
Qu'encore plus subsidiairement, l'appelante fait valoir que, quel que soit le régime de responsabilité appliqué, aucune faute ne saurait être retenue contre elle ;
Qu'à cet égard, rappelant que le distilbène a été administré à la mère de N. ... en 1968, elle expose qu'à cette époque, il existait, notamment en France, un consensus du corps médical sur l'efficacité du diéthylstilboestrol dans la prévention des complications précoces de la grossesse ; qu'elle ajoute que, si l'opinion s'est modifiée lentement à partir de 1975, il n'en demeure pas moins qu'en 1968, en France, aucune autorité médicale n'avait émis d'avis défavorable sur le distilbène ; qu'elle en déduit qu'en l'état des connaissances scientifiques de l'époque, aucune responsabilité ne saurait être retenue contre elle, ni sur le fondement de l'article 1382 du code civil, ni sur le fondement de l'article 16-1 du même code qui, en cas d'atteinte à l'intégrité physique, n'institue aucun droit à réparation automatique ;
Que, s'agissant de l'application des règles relatives à la responsabilité civile, la société U.C.B. PHARMA soutient encore que le lien de causalité qui existerait entre l'exposition in utero au diéthylstilbestrol et l'adénocarcinome à cellules claires dont souffre N. ... n'est pas établi dès lors que, faute de certitude scientifique, il est impossible d'appliquer une présomption d'imputabilité ;
Que l'appelante souligne, en citant de nombreux travaux scientifiques et en critiquant l'avis des experts désignés en première instance, que, sur le plan scientifique, une telle relation causale reste encore, actuellement, à l'état de simple hypothèse et que "la balance des probabilités" penche vers l'absence de lien de causalité alors surtout qu'en l'espèce, il existe un facteur de risque constitué par les antécédents de fausses couches présentés par la mère de N. ... ;
Considérant que N. ... conclut à la confirmation du jugement ;
Que, contestant l'argumentation développée par la société U.C.B. PHARMA, N. ... soutient que la loi applicable au litige est celle qui était en vigueur au moment de la révélation du dommage de sorte que l'article L. 221-1 du code de la consommation, issu de la loi du 21 juillet 1983, doit recevoir application sans aucune référence à la directive européenne de 1985 ; que la responsabilité de la société U.C.B. PHARMA peut donc être retenue sur le fondement de ce texte, qui institue une obligation de résultat à la charge du professionnel, de même que sur le fondement de l'article 16-1 du code civil en vertu duquel chacun a droit au respect de son corps ;
Qu'à titre subsidiaire, l'intimée demande que la société U.C.B. PHARMA soit déclarée responsable en vertu des articles 1165 et 1382 ou 1147 du code civil ; qu'à ces fins, elle expose qu'elle a subi un dommage consécutif à l'attitude du laboratoire qui a manqué à ses obligations en distribuant un produit défectueux après 1971 alors que des publications évoquaient des risques ; que cette preuve est rapportée par un faisceau de présomptions ;
Q. N. ... ajoute que le défaut du produit constitue un risque de dommages et que, plus précisément, l'adénocarcinome à cellules claires dont elle est atteinte est une conséquence de l'exposition au distilbène ; que, selon les experts, il s'agit du "seul facteur dont le rôle ait été clairement documenté dans la causalité des troubles" dont elle souffre ; qu'il existe donc des présomptions graves, précises et concordantes de nature à établir le lien de causalité entre le produit ingéré par sa mère et sa maladie ;
Que l'intimée ajoute qu'elle subit de lourdes séquelles, tant physiques et sexuelles, que psychologiques, outre un retentissement professionnel ;
Considérant, sur la contestation élevée par la société U.C.B. PHARMA quant à la réalité de l'utilisation de son produit, qu'il appert des certificats établis par le docteur ..., gynécologue, qui a mis au monde N. ... le 25 décembre 1968, que ce médecin a prescrit du distilbène à la mère de la susnommée à raison de "quatre distilbène 5 par jour"; que, comme l'a énoncé le tribunal de grande instance de NANTERRE, le témoignage réitéré du docteur ... est suffisamment précis et circonstancié pour prouver que la mère de N. ... a absorbé, pendant sa grossesse, du distilbène fabriqué et distribué par la société U.C.B. PHARMA ;
Que, le 1er septembre 1992, N. ... a appris qu'elle était atteinte d'un adénocarcinome invasif à cellules claires, qui a été traité chirurgicalement le 9 novembre 1992 par une hystérectomie élargie de WERTHEIM avec curage ganglionnaire, conservation annexiole, colpectomie partielle et reconstitution vaginale par greffe cutanée ;
Considérant que, compte tenu des circonstances dans lesquelles N. ... a été atteinte, il convient de rechercher la responsabilité du laboratoire, non pas sur un fondement contractuel, mais sur un fondement délictuel ; qu'il y a donc lieu d'écarter toute référence aux articles 1147 du code civil et L. 221-1 du code de la consommation pour ne retenir que l'application des dispositions des articles 1165, 1382 et 1383 du code civil en vertu desquels les tiers à un contrat sont fondés à invoquer tout manquement du débiteur contractuel lorsque ce manquement leur a causé un dommage, sans avoir à rapporter d'autre preuve ;
Considérant qu'il ressort du rapport général dressé par les quatre experts désignés le 14 septembre 1994 par le tribunal de grande instance de NANTERRE que, si, "comme c'est toujours le cas dans les sciences du vivant, la démonstration de la causalité ne peut être incontestable, elle n'en est pas moins hautement probable" ; que le diéthylstilboestrol est un carcinogène comme le reconnaît l'Organisation mondiale de la santé depuis 1974 ; que, toutefois, "il n'est, ni nécessaire, ni suffisant, ce qui est une caractéristique partagée par tous les carcinogènes connus" ; que, dans ces circonstances, si l'on ne peut dire que l'absorption de distilbène par la mère de N. ... est la "cause incontestable de l'adénocarcinome, cette entité n'étant pas recevable en clinique humaine et cette absorption n'étant, ni nécessaire, ni suffisante comme facteur causal d'adénocarcinome, on peut néanmoins affirmer qu'elle est un facteur de risque majeur de survenue de l'adénocarcinome" ;
Qu'à cet égard, les experts soulignent qu'un facteur de risque n'intervient jamais seul, qu'il "interagit avec un terrain dont les composantes, essentiellement génétiques, déterminent la réactivité" et que "c'est le xénobiotique qui déclenche la pathologie" ;
Considérant encore qu'il ressort du rapport général d'expertise que, dès 1972, le Concours médical, largement diffusé auprès des médecins généralistes, titrait "D.E.S. [diéthylstilboestrol] chez la mère, cancer à retardement pour l'enfant adénocarcinome vaginal considéré comme conséquence directe du traitement par oestrogènes de synthèse" ; que deux auteurs écrivaient, dans la Revue du praticien du 25 novembre 1972 que l'association entre le cancer du vagin et l'oestrogénothérapie était hautement significative pour en conclure qu'il fallait s'abstenir de prescrire des oestrogènes à la femme enceinte et d'examiner soigneusement les jeunes filles qui saignent ;
Que le collège d'experts précise donc que, même si, à partir de 1971, certains praticiens conseillaient encore le distilbène contre les avortements, d'autres médecins le tenaient pour dangereux ; que la littérature hostile à ce produit n'aurait pas dû échapper à la société U.C.B. PHARMA ;
Considérant que les experts notent encore que "le rapport bénéfices-risques est devenu négatif dans la perception du monde médico-scientifique entre les quinquennats 1969-1973 et 1974-1978 " ; que "ceci correspond sensiblement à l'époque où l'indication du D.E.S. a été suspendue et où la possibilité de carcinogénèse transplacentaire a été démontrée en expérimentation animale" ; que l'on "peut dire en toute objectivité que les études concluant en faveur du produit n'ont pas été réalisées avec les conditions scientifiques requises" ; qu'en particulier, "la référence à un groupe témoin est soit absente, soit non recevable" ; qu' "à l'opposé, les études en faveur de l'absence d'efficacité du produit font quasiment toutes appel à un groupe de référence, soit constitué par randomisation, soit selon une distribution alternée du produit" ;
Que le collège d'experts estime donc que, "malgré les difficultés méthodologiques inévitablement rencontrées dans les études cliniques, il n'en reste pas moins vrai qu'il existe de nombreux facteurs de probabilité permettant d'établir, comme très vraisemblable, la participation du D.E.S. comme co-facteur à l'origine des adénocarcinomes du vagin ou du col chez les filles de mères traitées par le D.E.S. pendant leur grossesse" ;
Considérant, selon le collège d'experts, qu'avant 1971, et dès les années 1953 -1954, les doutes portant sur l'efficacité du distilbène dans l'indication d'avortement spontané et la littérature expérimentale qui faisait état de la survenance de cancers très divers auraient dû "justifier une attitude différente des laboratoires U.C.B."; qu'après 1971, les nombreuses études expérimentales, des observations faites en clinique humaine et la position de la FOOD AND DRUG ADMINISTRATION américaine qui contre-indiquait l'utilisation du diéthylstilboestrol chez la femme enceinte auraient dû également conduire la société U.C.B. PHARMA à cesser la distribution du distilbène pour son usage en cours de grossesse ;
Qu'il s'ensuit que, N. ... étant née le 25 décembre 1968, aucune négligence ne saurait être reprochée à la société U.C.B. PHARMA au regard des travaux scientifiques publiés postérieurement à cette date ; que, toutefois, il n'en demeure pas moins que cette société a manqué à son obligation de vigilance et commis une série de fautes en ne surveillant pas l'efficacité du produit litigieux et ce, nonobstant les avertissements contenus dans la littérature médico-scientifique, notamment en 1939 et en 1962-1963 ;
Considérant qu'il ressort du rapport d'expertise propre à N. ... qu'elle a été exposée au distilbène in utero entre un mois et demi de grossesse et cinq jours avant l'accouchement en raison, pour sa mère, d'un taux d'hormones bas et de pertes de sang en début de grossesse ; qu'il n'est pas scientifiquement prouvé qu'en l'absence d'absorption de distilbène, la probabilité qu'elle fût née vivante aurait été amoindrie ; que, même si l'absorption de ce produit n'est pas le facteur unique de adénocarcinome à cellules claires, elle en est un "facteur majeur" alors, d'une part, que la prescription d'un tel médicament n'était pas au nombre, en 1968, des traitements préventifs de choix des grossesses menacées et, d'autre part, qu'à cette époque, il existait un doute sur l'efficacité du médicament pour prévenir le risque d'avortement, le risque carcinogène n'étant pas exclu, compte tenu d'expérimentations animales ;
Considérant que, comme l'ont exactement énoncé les premiers juges en de plus amples motifs qu'il convient d'adopter, il y a lieu de rejeter l'argumentation développée par la société U.C.B. PHARMA qui estime notamment que le distilbène ne serait, ni une cause nécessaire, ni même une cause suffisante de l'adénocarcinome à cellules claires, alors que les experts, qui ne nient pas cette donnée, affirment, avec force, que l'absorption de ce produit en constitue le "risque majeur"; qu'en outre, les experts ont répondu, tant dans le rapport général, que dans le rapport propre à N. ..., à toutes les objections d'ordre scientifique formulées par la société U.C.B. PHARMA, tout particulièrement, en répondant par la négative à la question afférente à l'existence d'autres facteurs pouvant expliquer le mal dont souffre la susnommée ;
Considérant qu'il est établi par des présomptions graves, précises et concordantes que N. ... a été exposée in utero au distilbène dont la société U.C.B. PHARMA. a fautivement maintenu la distribution destinée aux femmes enceintes et que ce produit a provoqué l'adénocarcinome à cellules claires dont elle est atteinte ;
Considérant qu'une expertise est indispensable pour évaluer le préjudice subi par la susnommée à qui il doit être alloué une indemnité provisionnelle de 15.244,90 euros ;
Qu'il convient, en conséquence, de confirmer, en toutes ses dispositions, le jugement frappé d'appel ;
Et considérant qu'N. ... sollicite une indemnité en invoquant les dispositions de l'article 700 du nouveau code de procédure civile ; qu'elle a exposé, en cause d'appel, des frais qui, non compris dans les dépens, seront fixés, en équité, à la somme de 2.000,00 euros ;

PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en dernier ressort,
Confirme, en toutes ses dispositions, le jugement rendu le 24 mai 2002 par le tribunal de grande instance de NANTERRE au profit de N. ...,
Condamne la société U.C.B. PHARMA à payer à N. ... une indemnité de 2.000,00 euros en vertu de l'article 700 du nouveau code de procédure civile,
Condamne la société U.C.B. PHARMA aux entiers dépens d'appel qui seront recouvrés par la SCP MERLE DORON CARENA, avoué de N. ..., conformément aux dispositions de l'article 699 du nouveau code de procédure civile.
Arrêt prononcé par monsieur ...,
conseiller,
Assisté de madame ..., greffier,
Et ont signé le présent arrêt,
Madame ..., président, Madame ..., greffier.

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