Réf. : Cass. crim., 24 juin 2020, n° 19-81.134, F-P+B+I (N° Lexbase : A21133PX)
Lecture: 2 min
N4242BYR
Citer l'article
Créer un lien vers ce contenu
par Sarah Bessedik
le 29 Juillet 2020
► Par une décision du 24 juin 2020, la Chambre criminelle de la Cour de cassation apporte des précisions sur le principe de nécessité des peines et des délits tel que le conçoit le Conseil constitutionnel.
En effet, dans sa décision n° 2018-745 QPC du 23 novembre 2018 (Cons. const., décision n° 2018-745 QPC, du 23 novembre 2018 N° Lexbase : A21133PX), le Conseil constitutionnel a jugé, que le principe de nécessité des délits et des peines impose que les dispositions de l'article 1741 du Code général des impôts (N° Lexbase : L6015LMQ) ne s'appliquent, en complément de sanctions fiscales, qu'aux cas les plus graves d'omission déclarative frauduleuse.
En l’espèce, la société Expart et son gérant associé unique ont été poursuivis devant le tribunal correctionnel du chef de fraude fiscale. Les juges du premier degré́ les ont reconnus coupables et les ont condamnés à quatre mois d'emprisonnement avec sursis, 9 000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction de gérer pour le gérant et à 10 000 euros d'amende pour la société. Le prévenu, l'administration fiscale et le procureur de la République ont formé appel de cette décision.
Selon le gérant, la majoration de 40 % ayant été appliquée par l'administration fiscale sur les sommes dues au titre de la TVA et de l'impôt sur les sociétés, il convient de faire application du principe Non bis in idem et de la réserve du conseil constitutionnel selon laquelle seules les fraudes les plus graves peuvent justifier un cumul des sanctions pénales et fiscales.
D’après les juges de la Cour d’appel, la réserve d'interprétation opérée par le Conseil dans ses décisions du 24 juin 2016, ne vaut, dans le cadre des questions prioritaires de constitutionnalité dont il était saisi, que pour les cas de dissimulation des sommes imposables mais que les manquements déclaratifs répétés constituent un cas grave.
Toutefois, sans pour autant censurer l’arrêt, les juges de la Cour de cassation tiennent à préciser que c'est à tort qu'une cour d'appel considèrent que la réserve posée par le Conseil constitutionnel tenant à la gravité des faits ne s'applique qu'aux cas de fraude fiscale par dissimulation des sommes sujettes à l'impôt.
À lire, B. Ricou, Actualité du cumul de sanctions pénales et fiscales : des divergences aux convergences, Lexbase Fiscal, février 2019, n° (N° Lexbase : N7870BXR). |
© Reproduction interdite, sauf autorisation écrite préalable
newsid:474242
Utilisation des cookies sur Lexbase
Notre site utilise des cookies à des fins statistiques, communicatives et commerciales. Vous pouvez paramétrer chaque cookie de façon individuelle, accepter l'ensemble des cookies ou n'accepter que les cookies fonctionnels.
Parcours utilisateur
Lexbase, via la solution Salesforce, utilisée uniquement pour des besoins internes, peut être amené à suivre une partie du parcours utilisateur afin d’améliorer l’expérience utilisateur et l’éventuelle relation commerciale. Il s’agit d’information uniquement dédiée à l’usage de Lexbase et elles ne sont communiquées à aucun tiers, autre que Salesforce qui s’est engagée à ne pas utiliser lesdites données.
Données analytiques
Nous attachons la plus grande importance au confort d'utilisation de notre site. Des informations essentielles fournies par Google Tag Manager comme le temps de lecture d'une revue, la facilité d'accès aux textes de loi ou encore la robustesse de nos readers nous permettent d'améliorer quotidiennement votre expérience utilisateur. Ces données sont exclusivement à usage interne.