Le Droit en personne : Raymond Saleilles, la réalité sociale à coeur
Lorsque, le 26 mars 1906, il signe une lettre qui appelle l'épiscopat de l'Église catholique en France à accepter la constitution d'associations cultuelles et ce faisant à prendre acte de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, sa main de tremble pas. Il a le soutien de son ami et homme politique l'abbé Lemire, fondateur des jardins ouvriers. Ce faisant, ce « cardinal vert » marque son ancrage dans ce catholicisme social qui va marquer le tournant du XXème siècle et la pensée juridique de son temps.
Ce bourguignon né en 1855 a obtenu son doctorat en 1883 sous la direction de Claude Bufnoir ; réussi l’agrégation l’année suivante, quitte Dijon pour Paris en 1895, pour être titularisé en droit civil, après avoir fait ses armes en Histoire du droit, en 1898.
En 1902, il fonde la Société d'études législatives dont il est le secrétaire général. En 1904, il est à l'initiative des célébrations du centenaire du Code civil.
De la fin xixe siècle au début du xxe siècle est né un nouveau mouvement doctrinal, un courant réformateur qui donne une dimension scientifique au droit et une étude méthodique du droit qui s'enrichit par les autres matières telles que la sociologie, la philosophie ainsi que le droit comparé qui est une innovation. Parmi les grandes figures de ce courant innovateur du droit, il y a Raymond Saleilles, François Gény, Marcel Planiol, René Demogue.