Cass. crim., 11-03-1993, n° 91-80.598, Cassation

A1522ATK

Identifiant Legifrance : JURITEXT000007068463

Référence

Cass. crim., 11-03-1993, n° 91-80.598, Cassation. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/jurisprudence/1037304-cass-crim-11031993-n-9180598-cassation

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COUR DE CASSATION 

Chambre criminelle 

 Cassation 

N° de pourvoi 91-80.598 

Berthy ... 

 Audience publique du 11 Mars 1993

 Publié

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

 AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

 ARRÊT N° 4

 CASSATION sur le pourvoi formé par Berthy ..., contre l'arrêt de la cour d'appel de Rennes, chambre correctionnelle, en date du 19 décembre 1990, qui, pour achats sans factures et reventes à perte, l'a condamné à la peine de 20 000 francs d'amende.

 LA COUR,

 Vu le mémoire produit ;

 Sur le moyen unique de cassation pris de la violation des articles 31, 32 et 50 de l'ordonnance du 1er décembre 1986, 26 du décret n° 86-1309 du 29 décembre 1986, 1 et 4 de la loi du 2 juillet 1963, 485, 567, 591 et 593 du Code de procédure pénale, défaut et contradiction de motifs, manque de base légale 

 Vu lesdits articles ;

 Attendu que, sauf si la loi en dispose autrement, le chef d'entreprise, qui n'a pas personnellement pris part à la réalisation de l'infraction, peut s'exonérer de sa responsabilité pénale s'il rapporte la preuve qu'il a délégué ses pouvoirs à une personne pourvue de la compétence, de l'autorité et des moyens nécessaires ;

 Attendu qu'il appert de l'arrêt attaqué que, pour écarter les conclusions dont elle était saisie et déclarer Raymond ... coupable en qualité de président de la SA Vadis, exploitante d'un supermarché, d'achats sans factures et de reventes à perte, la cour d'appel relève que le dirigeant de l'entreprise ne saurait, par une délégation de pouvoirs, s'exonérer en matière économique de la responsabilité pénale découlant de ses devoirs de direction, de contrôle et de surveillance et notamment de ses obligations relatives à la facturation et au calcul des prix de vente ;

 Mais attendu qu'en statuant ainsi, sans examiner la valeur et l'étendue des délégations de pouvoirs invoquées par le prévenu, la cour d'appel a méconnu le sens et la portée du principe sus-énoncé ;

 D'où il suit que la cassation est encourue ;

 Par ces motifs 

 CASSE ET ANNULE en toutes ses dispositions l'arrêt susvisé de la cour d'appel de Rennes, en date du 19 décembre 1990, et pour qu'il soit jugé à nouveau conformément à la loi 

 RENVOIE la cause et les parties devant la cour d'appel d'Angers.

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